Hello cher.e.s exploratrices et explorateurs, vous souhaitez faire du volontariat en Nouvelle-Zélande ? Dans la protection de la biodiversité ? Cela tombe bien, c’est très facile. Aujourd’hui je vous partage comment je suis devenu, le temps d’un été, soigneur animalier d’oiseaux endémiques et garde nature (les fameux Rangers), en partant de rien. J’ai aussi ajouté comment joindre des missions ponctuelles de plantations d’arbres natifs.
Pour commencer et en rassurer certains. Je n’avais aucune expérience dans le milieu de l’environnement et mon anglais était loin d’être fameux. Il est donc possible de trouver des missions sans rien y connaitre et sans être bilingue. N’est-ce pas merveilleux ?
I – Attention aux tours operators et aux associations frauduleuses.
Bien souvent quand on veut faire du volontariat à l’étranger on cherche en ligne. On tombe alors souvent sur des associations ou des sociétés qui vous proposent des voyages clés en mains, missions, logement, nourriture, transport tout compris. Un doux rêve ? Non.
Exemple typique : Vous voulez faire du bénévolat dans un refuge pour éléphant en Asie. On vous demande alors de payer divers frais (logement, repas, transports etc…). Cela semble légitime. Sauf que malheureusement, de plus en plus, il s’agit d’une arnaque incluant un traffic d’animaux. Les éléphants ont été arrachés à la vie sauvage et la structure n’est qu’une façade pour récupérer votre argent. Vous pensiez aider l’environnement ? Vous soutenez finalement ce que vous combattiez. Apparemment le même phénomène existe dans l’humanitaire où ils vont jusqu’à kidnapper des enfants…
Par chance il ne semble pas y avoir de cela en Nouvelle-Zélande… Ouf ! Attention le volontariat n’est cependant pas gratuit, en général vous devez gérer votre propre logement et nourriture. Mais ne vaut-il pas mieux venir vous immerger dans le pays plutôt que laisser un tour tout organiser ? Rassurez vous, trouver du volontariat par ses propres moyens est assez simple ici. L’environnement a grand besoin de bénévoles, un e-mail devrait suffire pour vous lancer dans l’aventure.
II – Soigneur animalier en centre de réhabilitation
Un soigneur animalier est quelqu’un qui s’occupe des besoins quotidiens des animaux. Une grande partie de son temps est consacré au nettoyage des cages et à la préparation de nourriture. Si vous pensez venir pour vous amuser avec les animaux vous allez être déçus, on passe le plus clair du temps à nettoyer du caca et à suivre des protocoles stricts pour que les animaux restent au calme et ne s’habituent pas à l’homme. Le soigneur animalier peut aussi être amené à assister le vétérinaire ou à prodiguer les petits soins : examens, bandages, injections, sonde de nourrissage, exercices physiques, pesées, suivi comportemental des animaux etc.
Il existe de nombreux centre de réhabilitation en Nouvelle Zélande. Allant du petit centre sans volontaire au gigantesque WildBase hospital avec des équipes salariées. Les missions que vous ferez peuvent être amenées à changer en fonction du centre. Par exemple, au WildBase, les volontaires ne participent pas aux soins. Vous trouverez la plupart des centres de rehabilitations ici, sur le site du Réseau des centres de réhabilitation de la faune sauvage de Nouvelle Zélande mais vous en trouverez d’autres en tapant dans votre barre de recherche « Ville cible + Bird Rescue ». Si cela vous intéresse je vous invite à lire l’article complet sur mon volontariat pour le Native Bird Rescue of Waiheke
Pour devenir soigneur animalier rapidement et ne pas faire que du nettoyage, je vous donne les quelques pistes qui ont marché pour moi :
– apprenez vos oiseaux néo-zélandais : si vous ne savez pas de quoi la personne parle quand elle vous dit d’aller nourrir le Kererū cela complique les choses. Il y a de nombreuses ressources en ligne mais voici un de mes articles qui vous présente les oiseaux les plus courant : 15 oiseaux de Nouvelle-Zélande faciles à observer
– donnez du temps : la formation est longue, et ils ne prendront pas le temps d’apprendre les procédures à des gens qui ne sont que de passage. Même pour juste nettoyer les enclos. Dans le centre dans lequel je suis, on parle de 3 mois d’engagement en général, essayez au moins d’avoir deux matinées par semaine de libre. Personnellement j’y suis 5 matins par semaine, depuis 5 mois.
– apprenez les premiers soins : quoi de mieux que de déjà connaître le fonctionnement de la réhabilitation et les premiers gestes de secours. Il s’agit d’une formation proposée en ligne par Learn Bird Care. Ils font aussi des workshops pour la pratique.
– devenez membre du WReNNZ : Le WReNNZ est le réseau des centres de réhabilitations de la faune sauvage de Nouvelle-Zélande. Vous aurez accès à tout un tas de ressources et cela sera un gage de votre sérieux et votre soutien : WReNNZ
III – Garde nature dans les parcs, ranger.
La Nouvelle-Zélande est un pays qui possède de très nombreux parcs. Les missions de gardes sont très variées et peuvent être très spécialisées. Il existe des gardes qui s’occupent d’animaux de la ferme (farm ranger), ceux qui accueillent les gens dans les huts (hut ranger), ceux qui s’occupent des gens dans les campings (recreational ranger), ceux qui s’occupent de votre sécurité en randonnées (track ranger), ceux qui s’occupent des mauvaises herbes (weed ranger) et bien d’autres encore mais celui qui m’intéressait le plus c’était celui qui s’occupait de la protection de la biodiversité : le conservation ranger.
Dans les parcs régionaux, qui dépendent des councils, il y a de nombreuses missions différentes au sein d’un même parc et vous pouvez toucher à tout ou choisir ce que vous souhaitez faire. Selon mon expérience, les parcs régionaux sont plus accessibles, plus nombreux (une vingtaine rien qu’à Auckland) et vous donnent une vision d’ensemble du métier. Dans les parcs nationaux ou les îles sanctuaires, dépendant du Department of Conservation, les missions sont en général, bien plus ciblées et c’est plus compliquer pour être sélectionné. Une autre alternative c’est de demander aux sanctuaires sur les îles principales, ils sont toujours en recherche de volontaire. Par exemple vous avez Zealandia à Wellington, Pukaha sur le mont Bruce, le Brook Sanctuary à Nelson et bien d’autres.
Le conservation ranger est celui qui s’occupe de la protection de la biodiversité, cela inclue la faune et la flore. Beaucoup de travail concerne la régulation. Si vous ne connaissez pas encore cette problématique néo-zélandaise je vous conseille la lecture de cet article. Faut-il contrôler la biodiversité en Nouvelle-Zélande ? Mais vous avez aussi des missions d’études des populations, de mise en place de protections, de surveillances de site protégés, de plantations etc …
Pour faire du volontariat en tant que garde nature vous avez :
– le site du Department of Conservation, qui propose des missions diverses et variées, attention certaines sont très prisées et il y a de longues listes d’attente comme celle que j’ai fais sur Tiritiri Matangi Island. Les candidatures se font en ligne.
– les sites des councils, comme celui d’Auckland ou de Christchurch par exemple. Pour ma part, j’ai directement été voir le ranger du parc régional à côté de chez moi pour lui dire que je voulais faire du volontariat et j’ai commencé le lendemain. C’est très efficace pour les missions qui ne dépendent pas du DoC.
Pour améliorer vos chances de réussite pour les missions du DoC ou même apprendre les problématiques de protection de l’environnement en Nouvelle-Zélande je vous conseille vivement les diverses formations gratuites du DOC et particulièrement celle sur la biosécurité et l’écologie animale. Enfin, certaines des plus belles missions, ne sont accessible qu’aux gens avec une très grande forme physique, pouvant marcher des heures avec 20kg sur le dos hors des sentiers battus sur terrain difficile par exemple. Si vous souhaitez vous remettre au sport c’est le bon moment.
Le petit conseil qui vaut de l’or : l’été (de novembre à février), les councils cherchent des gardes saisonniers (student rangers) pour épauler leurs équipes. Il y a beaucoup de demandes et peu d’élus mais c’est un merveilleux moyen de découvrir le metier. 3 mois de contrat, logés, formés et payé. Pour en savoir plus rendez vous sur l’espace carrière des councils : Council d’Auckland
IV – Éco-volontariat : planter des arbres natifs.
Une grande partie de la protection de l’écosystème en Nouvelle-Zélande consiste à faire renaître les forêts natives. En effet les premiers colons ont brûlés et rasés un très grande partie des forêts. On trouve donc de nombreuses missions de plantations. Elles sont nombreuses, courtes et partout en Nouvelle-Zélande. C’est donc très simple de joindre une mission sur un de vos jours off par exemple.
Vous pouvez vous renseigner auprès des membres de votre communauté locale ou sur les sites des councils. Il existe aussi l’organisation Conservation Volunteers New-Zealand qui organise de nombreuses missions de plantage. Ils sont sur Auckland, Christchurch et Wellington. Vous pouvez trouver toutes les informations ici : Conservation Volunteers New-Zealand
Une autre façon de trouver des missions de plantations est de trouver une pépinière d’arbres natifs. Là encore il y en a de nombreuses autour de la Nouvelle-Zélande. Si ils n’organisent pas de journées de plantations, ils seront souvent en contact avec des organisations qui le font. Pour les trouver, vous pouvez chercher sur internet : Native Nursery + la ville où vous êtes.
Sur Christchurch, je fais du volontariat avec la pépinière Trees for Canterbury. Ils organisent des journées de plantations mais vous pouvez aussi participer à la vie de la pépinière. Vous y apprendrez à planter et prendre soins des jeunes pousses. Idéal pour vous immerger dans la flore native de Nouvelle-Zélande.
Conclusion
Vous savez maintenant comment j’ai fais pour me lancer dans le volontariat. Mais ce ne sont pas les seules solutions. Il y a de nombreuses facettes à la protection de l’environnement et je n’en suis qu’au début de mon voyage. Je compte sur vous pour me partager vos expériences afin de faire vivre cet article tous ensemble. Bon voyage à toutes et à tous !
3 commentaires