Kia ora ! Aujourd’hui je vous emmène à la découverte du fameux Nestor kea, ou plus simplement Kea, en Maori. Le Kea est le seul perroquet montagnard du monde et c’est un immanquable de la Nouvelle-Zélande. Son côté joueur en fait un des oiseaux préférés des visiteurs de l’Île du Sud. À mon sens, il vaut à lui seul de s’aventurer dans les regions reculées des fameuses Southern Alps. Je vous invite à cliquer sur les différents liens au fur et à mesure pour en savoir plus.

C’est un oiseau très curieux, qui explore et teste ses limites en permanence. Résultat, si il vous repère, il viendra probablement à vous. Il n’a pas peur de l’homme donc il n’hésitera pas à jouer en démontant tout ce qu’il peut grâce à son bec. Attention à vos voitures, il apprécie particulièrement le caoutchouc des essuie-glaces, joins, antennes, voir même il dénichera un câble électrique dans la porte arrière de votre van (cf photo ci dessous). Les randonneurs ne seront pas en restes, il n’hésitera pas s’attaquer à votre matériel de camping comme vos chaussures, duvets, tentes… Vous voilà prévenu. Ce côté espiègle peut vite devenir ennuyant pour les locaux si bien qu’un système de résolution de conflits entre humain et kea a été mis en place par le Kea Conservation Trust.
Sa longue éducation par les parents et sa nature curieuse lui confère une intelligence exceptionnelle, indispensable à sa survie dans les montagnes. Il se place parmi les oiseaux les plus intelligents du monde, pouvant résoudre des problèmes complexes. Il peut utiliser des outils (le bruit des pièges qu’il déclenche avec semble l’amuser), travailler en coopération pour résoudre des problèmes, prendre en compte différents types informations en même temps et utiliser son expérience pour trouver des solutions inédites. Dernièrement on a découvert qu’il pouvait faire des probabilités, choses que seuls les chimpanzés et les hommes sont censés savoir faire. Un exemple d’intelligence inédite ? Des keas ont été vu déplacer des cônes de signalisation et les experts pensent qu’ils faisaient cela pour créer un ralentissement afin de pouvoir demander de la nourriture aux voyageurs. Je vous invite vivement à regarder le documentaire Beak and Brain si vous souhaitez en voir plus.
Le kea détient malheureusement un autre record, bien plus triste. Celui d’un des pire massacre d’oiseaux du monde. En effet, le kea était réputé pour attaquer les moutons en leur sautant sur le dos et en mangeant le gras autour des reins. Chose qu’il aurait aussi pratiqué sur les fameux Moas avant l’arrivée des hommes. Apparemment, dans les faits, cela n’arrivait que très rarement. Le lobby des éleveurs a tout de même réussi à faire pression et à faire considérer l’oiseau nuisible. Les Néo-zélandais ont alors massacré 150 000 individus. 99% de la population a été rayée de la carte. Il a été reclassé en espèce protégé in extremis et les populations sont maintenant très surveillées. On approche aujourd’hui les 5000 individus. Bien que protégé il est encore très menacé par les différents prédateurs introduits et l’activité humaine (accidents avec les voitures, empoisonnement au plomb, ou certaines personnes qui en abattent encore délibérément). Les touristes qui affectent leur comportement en les nourrissant, les rendant plus enclins à se nourrir du poison anti-rat sur le sol sont aussi un soucis important pour les keas.

Pour les ornitho :
- le genre Nestor ne comprends que deux oiseaux. Tous deux originaires de Nouvelle-Zélande : Nestor meriodionalis (Nestor superbe, Kaka) et Nestor notabilis (Nestor kea, Kea). Deux autres espèces ont existées mais sont maintenant éteintes. Nestor productus et Nestor chathamensis.
- Les jeunes ont le tour des yeux et le dessous du bec jaune.
- Les Keas de cet article viennent d’Arthur’s Pass mais on le trouve partout dans les montagnes, Fiordlands, Frank Joseph, autour de Queenstown…
- Si vous souhaitez en savoir plus, le site de nzbirdonline est plein d’informations, de sons et de photos